La guerre de Troie revient

Acte IV scène 1

HROTH :

Comme j'ai adoré ce moment de plaisir,
Passé avec Audrey, elle était magnifique !
Elle a su me combler, elle a su me séduire,
Et ne m'a demandé que bien trop peu de fric.
Je lui ai avoué bien après seulement,
Qu'elle avait le Sida, par moi son grand amant.
Elle n'a pas aimé cette belle nouvelle,
A pleuré chaudement, perdant tous ses attraits ;
J'ai offert du plaisir, et l'ai trouvée après,
Comparable à un tas composé de poubelles.
Aussi, pour éviter qu'elle soit bien plus triste,
J'ai sorti mon épée, et tué la Laideur !
Pour n'être soupçonné, j'ai brouillé chaque piste :
Je ne veux être acclamé comme héros au grand cœur.
Et puis, j'étais en manque, et j'ai bien rencontré,
La bonne Anna-Laura, catin d'une contrée !
Je lui ai fait l'amour, et lui ai dit alors,
Que j'avais le sida, que j'étais donc mi-mort.
Alors elle a sorti une épée tout en or,
Et m'a émasculé d'un coups sec, sans remord.
Je l'ai donc étranglée, puis je l'ai étouffée,
J'ai arraché ses yeux, et je les ai bouffés.
J'ai coupé et ses doigts, ses jambes et ses bras,
Et les ai laissés là où le tout pourrira !
Quand tout sera gâté, par les vers et les rats,
Je me régalerai ! Je sens que ça m'ira.
Je ne pourrai jamais avoir aucun plaisir,
Avec aucune femme ; je n'ai plus qu'à mourir !

ALEKSEI :
Je vous ai entendu, mon beau-père, et vous dis,
Que vous serez comblés par l'amour hé pardi !

EDRAEL :
Voyez-vous ô mon roi, si vous ne pouvez plus,
Faire ce qui vous plaît et ce qui vous a plu,
Je pense néanmoins que vous pourrez au moins,
Goûter à ce plaisir, engendré par nos soins.
Si vous le souhaitez, Aleksei et moi-même,
Pourrons passer du temps en votre compagnie.
Je sais bien que les rois, comme vous êtes, aiment,
Sentir une présence derrière et être pris.

HROTH :
C'est exact ô devin, c'est un rêve d'enfant,
En ce qui me concerne, et ne perdons du temps !
Allons-y, voyez-vous, j'aperçois une pièce,
Venez donc avec moi, offrez-mi votre ivresse

ALEKSEI :
Ce moment tant rêvé est enfin arrivé,
Et pendant tant d'années je me suis fort privé.
Je vais donc rattraper tout ce bon temps perdu,
Vous serez, beau beau-père, et griffé et mordu !

RAISTLIN :
Et tous les trois allèrent ensemble dans la salle,
Et dans tout le château on entendait des râles.
Aleksei, Edrael, et Hroth le roi sortirent,
Heureux de ces moments de bonheur, de plaisir.
Edrael enlaçait tendrement le grand roi,
Qui pleurait calmement, touché par les émois.
Aleksei affichait un sourire vicieux,
Il avait obtenu ce qui était le mieux.
Il avait vu les deux faire certaines choses,
Puis les a menacés de révéler l'osmose.
Aussi ont-ils juré que s'il pouvait se taire,
Ils iraient tous les deux et par toutes les terres,
Vendre leurs corps musclés à ce qui en voulaient,
En fait, en d'autres mots, ils se prostitueraient.
Aleksei accepta, content de sa traitrise,
Son honneur persistait, sa vertu était grise.
Edrael et le roi perdaient tout leur honneur,
Mais agissaient tous deux dans le plus grand bonheur.

Acte IV scène 2

RAISTLIN :
Alors que tous les gens entendent les échos,
De l'amour très charnel entre deux grands héros,
Fenrir revoit Ragnar, le vil et laid ignare,
Qui crachait sur les gens de bien visqueux mollards.

FENRIR :
Mais qui vois-je là-bas ? C'est l'infâme Ragnar,
Celui qui veut tuer mon vertueux cadet.
Je vais faire payer à ce gros homme laid,
Ses méfaits, ses délits, ses crimes de pochards.

RAGNAR :
Toi, le prince rouquin, viens donc me voir ici,
Voudrais-tu boire un verre et me dire merci ?
Que tu parais affreux avec touts croutes,
Cette tête est un œuf, poli par les années,
Un œuf dont la coquille est lisse et bien brûlée,
Ce dos est bien courbé, on dirait une voute.

FENRIR :
Vous avez bien raison, vous êtes érudit,
Et croyez-moi de tout cœur, je sais ce que je dis !
Vous conviendrez aussi que je suis un idiot,
Et que l'homme ne peut supporter un peu d'eau.
Aussi soyez clément et venez au secours,
Du pauvre homme assoiffé qui recherche l'amour,
Le contact soyeux avec une bouteille,
L'extase du palais par l'alcool, la merveille.

RAGNAR :
Dans mes bras mon ami j'ai enfin rencontré,
Le parfait abruti, mon jumeau imbécile ;
Mais je dois répéter, mais je dois avouer,
Que je suis bien souvent plus idiot que viril.
J'aime une créature, elle s'appelle Hélène,
Et je veux l'épouser pour qu'elle soit ma reine.
Seulement j'ai appris qu'elle ne voulait plus,
Rester avec celui qui regardait son cul.
On m'a alors appris qu'il s'agissait de moi,
Grand seigneur, futur roi, je ne comprends pourquoi.
Je l'ai vraiment chérie, adulée, déifiée,
Jusqu'à l'emprisonner dans un lieu isolé.
Non je l'ai invitée dans un de mes palais,
Dont les sources variées font jaillir du doux lait.
Les arbres sont en fleurs, tout au long de l'année,
Si bien que je n'ai pas à devoir acheter,
Des parfums ravissants, des bouquets colorés :
Cette idée de prison fait économiser.
Je l'ai tant adorée que lui ai offert,
Tout ce que peut donner une bête très fière.
J'ai craché à ses pieds, j'ai roté, j'eus des vents,
Je l'ai fort insultée, et battue violemment,
Jusqu'à ce qu'elle crie et que gicle son sang,
Qui avait je dois dire un goût fort ragoutant !
Je l'ai tant vénérée, et elle m'abandonne,
Alors que j'espérais la sentir sur mon trône.

FENRIR :
Je comprend ton angoisse, ô mon riche seigneur,
Mais je vais t'étonner, par un autre malheur :
Il n'y a plus d'alcool dans la bouteille en verre.

RAGNAR :
Tu gagnes ma confiance et tu veux répéter,
Ce que je viens de dire à ton ignoble père !
Si tu veux de l'alcool, alors pars en acheter.

FENRIR :
Je comprends cette Hélène, et je l'approuve aussi,
Qui voudrait supporter un homme comme lui ?
Peut-être mon beau-frère aimera t'il trouver,
En lui du réconfort, puisqu'il est cocufié.

RAISTLIN :
Et pour tout terminer, il fut pris de nausées,
Et vomit sur Ragnar des litres par milliers.

Acte IV scène 3


RAISTLIN :
Et voilà que s'approche une jeune troyenne,
Au cheveux rouges bruns, à l'allure moyenne,
Légèrement courbée, aux traits durs et sévères,
Dont les yeux possédaient une envie carnassières
Elle aperçut alors un homme maladif,
Qui marchait dans le noir, seul, perdu et chétif.

ERDOPERA :
Bonjour mon petit Nay, je suis Erdopéra,
Je te suis, toi, sans bruit, depuis tôt ce matin.
J'ai tellement ouï de paroles sur toi,
Que j'ai du vérifier les uniques potins.

NAY :
Qui es-tu la petite, on dirait une naine,
Tu es une sorcière aux traits laids et grossiers,
De la peur et l'horreur tu es la grande reine.

ERDOPERA :
Garde-toi de juger, car j'ai plusieurs dossiers,
Qui racontent ta vie, tes exploits comme amant,
Depuis le premier jour où tu vis ta maman.
Mon amant et savant Edrael le devin,
M'a longtemps informé sur toi, le bon à rien.
Edrael est divin quand il est avec moi,
Il est ma concubine et je reste son roi.
Il m'enlace toujours avec de la tendresse,
Je lui donne une baffe au lieu d'un caresse.
Il y a fort longtemps quand j'étais moins ridée,
J'avais les cheveux longs qui tombaient en cascades.
Mais un soir Edrael au lit a décidé,
De me tondre la tête en sortant sa tirade.
Il m'a tant fatiguée que je m'endormais là,
Tandis qu'il me rasait, me tenant dans ses bras.
Le matin je fixai dans un sombre miroir,
Le visage sournois d'un être froid et noir.
Alors je comprenais qu'il s'agissait de moi,
Ce fut dur sur le coup de me voir comme ça.
J'ai mis une perruque et j'ai rêvé vengeance.
J'invitai Edrael, cette petite engeance,
Pour qu'il partage un lit avec moi son amie.
Quand nous fûmes ensemble, Edrael et sa mie,
Je pris d'abord mon pied, mais ce fut impossible,
Les prouesses du mage étaient des plus risibles.
Alors je pris ma dague et d'un coup bien tranchant,
Coupais les ligaments, faisant gicler du sang.
Je mangeais mon trophée, cru et encore chaud,
Si bien que je me vis avec cet attribut,
Là où mon Edrael l'avait avant qu'il n'eut,
Perdu son doux objet qui lui est superflu.
Alors ne crois pas Nay que je suis une femme,
Qui s'émeut pour un rien, qui laisse qu'on la blâme.
Je mesure peut-être un mètre et vingt-deux pouces,
Mais je peux t'assommer avec mes cents kilos.
J'ai acquis dans mon corps de quoi donner la frousse,
Et ma graisse forcée peut te mettre KO.

RAISTLIN :
Nay s'enfuit en hurlant, devant l'apparition,
De la fusion du Mal, de l'horreur, du démon.