À l'Hôtel Clichy, je dormais seul avec ma mémoire .
Hôtel de Clichy.
Je suis revenu au Quartier.
Comme au temps de ma jeunesse.
Je crois que c'était peine perdue.
Car rien en moi ne revit plus.
De ces rêves et dans mon désespoir.
De ce que j’avais fait à dix-huit ans.
On démolit des pâtés de maisons.
On a changé le nom des rues.
Rue de Merri est mise à nu.
La place Saint-Sulpice est plus grande.
Et la rue à Vaugirard s'élargit.
Je trouve cela beaucoup plus beau.
Neuf et plus antique à la fois.
C'est ainsi que, m'étant fait, raser.
La barbe et les cheveux tout court.
Je porte ce visage d'aujourd'hui.
Et le crâne de mon grand frère.
C'est pourquoi je ne regrette rien.
Et j'appelle destructeurs, ceux qui ont foutu.
Ma jeunesse et.
Ma famille et mes habitudes.
Mettez-moi dans une gare à la place.
Où laissez-moi sur un terrain vague ?
À la place de mes souvenirs.
Je ne suis pas le fils de mon père.
Et je n'aime pas les images mortes.
Alors je me suis fait le nom d'une étoile.
Visible comme une affiche bleue.
Et rouge montée sur une pyramide.
À l'Hôtel Clichy, je dormais seul avec ma mémoire.
Derrière quoi on édifie.
Des nouveautés, et des lendemains infinis.
Notre jeunesse, si tant apprise et qui s'estompe
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