Idée de partie RPG

Je suis un boucher qui tient une boucherie dans un bourg. je reçois régulièrement de la viande fraîche, et la viande avariée subi des retouches avant d'être réexposée dans les vitrines bizarrement on déplore de nombreuses disparitions humaines dans la région ... aucun corps retrouvé

Je suis un Lord qui s'est exilé pour échapper à la potence, pour diverses bricoles plus où moins malsaines et sordides, allant du vol au sacrifice à certaines déités peu recommandables. Je me cache d'ailleurs un maximum des auxiliaires de la justice...
Après une longue marche à travers champs, monts et forêt, j'arrive dans le bourg où officie le boucher Raistlin sans avoir entendu parler de cette affaire.
J'ai pris un faux nom, Fenrir, et mes habits sont dans un tel etat qu'on ne peut me prendre pour autre chose qu'un vagabond stupide qui s'est perdu en cuvant son vin. Les jambes quelques peu endolories et le ventre creux, je passe devant une boucherie décrépie, mais avec des morceaux conséquents à l'étalage.
"Mmmmh, 'mangerais bien une p'tite langue de boeuf moi..."
Je poussai la porte avec un baton ramassé la veille, qui seyait sûrement mieux à mon nouveau personnage que la canne finement ornée que j'arborais jadis...
Tout d'abord, je ne vis personne, mais peu habitué que j'étais alors à la patience à laquelle devait se soumettre les modeste gens, je tambourrinais au comptoir en hurlant d'un air outré qu'un client demandait pitence.

Moi, Lord Vesh Crowley, m'impatiente ! Après quelques appels, et un coup de baton de marche dans la caisse, je décide de me servir. Je ne trouve pas où ce satané range l'argent et veille a tout remettre en ordre après avoir rapidement fouillé, avec des mouvement rapides qui laissent suggérer un passé de pickpocket, entre autres.
Quelque peu décu, mais toujours affamé, je me contente de prendre un jambon gras qui pend et qui ne semble pas trop daté. Je me dirige vers la sortie, pousse la porte avec le baton. J'ai toujours eut l'esprit facielment enclin a être détourné par de petits détails, aussi en sortant fut je distrait par la vue d'un homme qui entrait au comptoir d'un air précipité. Comme souvent, je m'interrogeais sur la destinée humaine, l'enchainement de cause et d'effet qui amene chaque etre a chaque geste, je prenais conscience de l'immensité qu'était une vie, de l'infinité de ses composants, et de l'infinité de ses représentants. Je fus pris comme a cette habitude d'un vertige et d'un recul face a ma condition, et tout a mes pensées je percutais une personne qui se trouvais juste a coté de l'échoppe.
Je reculais avec un grognement. Je devais avoir l'air bien, avec ma vieille cape noire élimée, mes longs cheveux roux, par endroit teintés déja de gris, qui tombaient n'importe comment sur mes epaules et mon visage, mes habits sales et ma botte si trouée qu'elle laissait aparaitre mes orteils, brandissant d'une main un baton et de l'autre un jambon.Cependant je me préoccupais bien peu de mon image.
La personne que j'avias percuté était une dame relativement grande, du moins par rapport a moi qui etait relativement moyen, qui emblait par sa tenue et son habillement relativement aisée, mais dissimulée sous le capuchon d'une cape. Je souris de tout mes dents, comme j'en avais l'habitude avec les dames, mais je retins la mes gestes, ca j'étais deja recherché. Je me contentai d'un vague "Excusez..." et jetais un coup d'oeil inquiet dans la boutique, apparemment encore vide, et m'appretait a allonger le pas pour quitter le lieu.

J'avancait en arrachant abominablement des lambeaux de chairs a son magot. J' observait les alentours.
(Je me permet de décrire la ville puisque personne ne l'a encore fait)
Je traversais la rue principale, pavée et irréguliere. D'une dizaine de metre de large tout au plus, les maisons qui la bordaient étaient pour la plupart élevée sur deux ou trois etages, et semblaient presque branlantes sur leurs colombages. Le bourg était a peu pres cerclique, entouré de petites murailles de patrouilles, et mis a part la grande rue, les axes de circulations étaient des rues étroites et etouffantes qui elles mêmes se muaient en petites ruelles qui exploraient chaque recoins. Il n'y avait pas grand monde dehors, l'après midi était très avancée en cette journée d'automne, et les ombres s'allongeaient sur le sol.
Pour moi, cela avait toujours symbolisé la part d'ombre en nous qui grandissait avec la venue de la nuit, jusqu'a ce que la noirceur de notre ame se confonde avec celle du reste du monde. Mes crimes, c'était toujours le soir ou la nuit que je les avaient commis.
Les maisons étaient grise ou brunatre, selon qu'elles etaient en pierre ou autre. L'endroit le plus actif était la taverne, d'où des rires se faisaient entendre, derriere une musique folklorique. Elle était en face, une centaine de metre plus loin de la boucherie, qui elle même était à quelques pas de l'entrée Ouest du bourg.
Je cherchait a ce moment là une maisonnée abandonnée, comme il y en avait quasiment dans tout les villages. Juste apres la taverne je décidais de m'engager dans une allée transversale, afin d'établir mon antre plus profondément dans la petite cité...

Je sursautai en mordant dans le jambon, ce qui eut pour effet de me cogner le nez contre. Ce n'était pas n'importe qui, qui pouvait tromper mon ouïe. Je me retournai, un sourcil froncé et un bout de viande dépassant de la bouche. C'était la dame d'avant. Le ton était égal, presque officiel. Je restait un instant interdit, puis je comprit, où du moins cru comprendre.
Elle était a ma recherche, chasseuse de prime ou a la solde de l'armée peu importe, sur le coup cela fut comme une évidence.
Je resserait mon etreinte sur le baton et machait vigoureusement ce qui me restait en bouche. Avant de demander, le plus naturellement possible, ce qu'elle me voulait, je fis un vague signe qui pouvait aussi bien vouloir dire "deballez ca moi là" que "passez en première je vous prie".

Je recrachai la bouillie d'un reste de jambon trop coriace a mon gout et la regardait d'un air hébété
"Lady K...Quoi?"

Elle essayait de me rouler, mais avec un nom pareil elle n'avait en tout cas pas du inventer son identité...

Le mieux était de faire semblant d'être du coin, pour qu'elle ne se doute pas de mon origine lointaine, mais de lui fausser compagnie rapidement.

"Accordez moi donc le pardon au nom du reste du village, mais il n'y a point en ces lieux grands loisirs pour les dames de passage. Je n'ai hélas pas grand temps devant moi, il me faut me rendre a mon domicile, aussi vous annoncerais-je que ce petit bourg, où les jambons sont peu chers, est bien anciens et fortement touché par les crises car loin des axes de commerces, et ses seuls centre d'interet consistent en la taverne que vous avez eu loisir d'observer non loin, et hum... un temple vers le centre et, si elle n'a pas fermé, une salle de jeu..."
J'avais bien sûr improvisé et inventé, mais m'étais redressé et avait pris un ton egal et serieux, quelque peu maniéré, comme il était a mon habitude, jadis... Comme il me semblait loin mon manoir...
"Mais pourquoi tant de discretion pour une affaire si banale, quelle est la nature de votre affaire, si je puis me permettre d'objecter telle indiscretion..."

Je voyais la silhouette du vagabond s'éloigner dans la rue en compagnie d'une dame et d'un loup. Avec MON jambon ! Je pris donc mon couteau le plus aiguisé, le cachai solidement sous mon tablier et sortit discrètement. Je les épiai sans être remarqué, puis me décidai à aller vers lui tandis que la femme s'éloignait.

- Mon brave coquin, payez-moi ma viande de qualité ! Vous ne savez pas ce qu'elle m'a coûté !

La femme s'éloigna, et tandis que mon regard suivait sa marche d'un air perplexe, il capta un nouveau venu qui s'approchait de moi d'un air pas content.
Il s'agissait d'un homme un peu plus grand que moi, apparemment d'une carrure naturellement squelettique mais quelque peu endurcie par une activité physique... son emploi sans doute. Il avait les cheveux assez court, le nez crochu, la peau grasse et une veine nerveuse battait a sa tempe. Il était habillé de vêtements simple, avec juste un tablier couvert de quelques taches de sang. Je ne fis pas immédiatement le lien entre ce dernier element et sa fonction éventuelle (bien que je n'aie pratiqué depuis quelques temps a ce moment, mon cerveau était encore embrumé par les nombreuses drogues que je prenais lors de mes messes noires où autres celebrations et sevices...), et croyant une nouvelle fois à un tueur a ma poursuite, j'enserrais a nouveau ma branche et mon jambon.

"- Mon brave coquin, payez-moi ma viande de qualité ! Vous ne savez pas ce qu'elle m'a coûté !"

Mon regard alla un instant du jambon au commercant furieux. J'aurais dû ne pas me faire remarqué, je le savais, surtout que j'avais conscience d'être dans mon tort, mais ma fierté ne me le permettait pas.

"-Coquin? Ose me traiter de coquin un homme qui, au service d'une clientelle de qualitée, laisse s'embourber dans les méandres de l'ennuyante inactivité d'un temps impossible à meubler les plus respectables d'entre eux??? Ôse me traiter de coquin un homme qui extorque tant pour si peu??? Ôse me traiter de coquin un homme qui se vante de la qualité d'une viande si coriace qu'on l'eut crue farcie à la terre pour illusionner le volume??? Ôse enfin traiter de coquin, un homme comme toi, pourceau, celui qui a béni rien que par sa présence ta pestilentielle boutique???"

Evidemment, j'avais totalement oublié mon apparence actuelle, ma nouvelle identité. Lorsque je reprit conscience de moi même et de la situation, l'autre semblait fulminer, et j'essayai sans succes de m'eloigner d'un air naturel vers les tenebres de la ruelle...

- Comment oses-tu, porcelet ! Je m'en vais de ce pas te faire arrêter par les autorités, et tu pourriras dans les cellules, mendiant. Et je suis bon, car là au moins tu auras un toit et un repas, voleur ! Sinon, je t'aurais taillé en pièce et donné en pâture aux porcs de mes voisins, afin qu'ils s'étouffent en se goinfrant de ta sale carcasse. Mais je tiens à garder ma réputation immaculée de notable. Paye-moi tout de suite ou tu regretteras le goût de cette viande délicieuse !

Je vis la femme s'approcher lentement et m'énervai de plus.

La nuit tombait, les ombres s'allongeaient. Le sentiment coupable de la sottise que je venais de faire en m'enervant et qui pouvait me trahir, melangée a l'euphorie que me procurait l'ombre nocturne, avait changé ma perception des choses.
Je n'écoutais plus les pinaillements de ce boucher (objectivement, etait il moins coupable que moi? les humains n'ont pas plus de merites que les betes...) que d'une oreille distraite. Quelques oiseaux noirs survolerent la ruelle. Je vis Lady K. tournée vers nous, avec une expression discrete et etrange. Je sentais dans l'air la lourdeur d'un drame imminent. La jouissance la malsanité et le desespoir condensé du criminel, comme si cette ville etaient a ce moment emplie de demons instinctifs qui se guettaient.
Une megere ouvrit une fenetre et deversa l'eau sale d'un baquet sur le pavet, quelque part derriere moi, et le bruit de l'eau qui tombe agit sur moi en laissant couler la sensation de torpeur et d'appréhension de ma tête a mon ventre. J'avais les idées a nouveau claire, et mon corps brulait d'agir.
Le boucher venait de finir sa tirade, lorsque je relachais enfin la tension de mes membres, lui donnant en piqué un coup de baton dans le ventre, tout en cherchant a lui assener a la tete un rapide et fantastique coup de jambon. Je m'élancais ensuite sans reflechir vers la ruelle la plus etroite et la plus sombre en adressant, sans savoir au juste pourquoi, un majeur jovial a la demoiselle qui nous observait, riant comme un dement.

Je reçus le coup de bâton dans l'estomac, ce qui me coupa le souffle sur le coup. Tombant à terre, je le vis s'éloigner, fuir, partir, mais il avait lâché le jambon en tentant de m'assommer. D'un bond, je ma lançai à sa poursuite, en souplesse, comme le lynx suit sa proie pour goûter sa viande chaude. Regardant du coin de l'oeil la dame, je criai pour ne pas éveiller de soupçon :

- Au voleur ! A l'assassin ! Arrêtez-le

Fort heureusement, je savais où, ou plutôt chez qui, menait la ruelle. J'allais avoir de la marchandise pour le lendemain.

Je posais mes mains sur mes genoux et inspirait avec force. Mes jambes étaient plus douloureuses que jamais, j'vais un point de coté naissant et surtout, surtout, la soif brulait ma gorge et brouillait mes sens.
J'avais serpenté comme un fou dans les differentes ruelles, a moitié conscient, entendant parfois un son de voix vite étouffé par la vitesse, trebuchant de temps en temps sur un pavé mal posé ou même heurtant des pans de murs ou renversant des tonneaux destinés a recevoir l'eau de pluie.
J'étais sur le point de m'évanouir et il s'écoula plusieurs minutes avant que, appuyé sur mon baton, je reussisse a me reprendre. Je regardais alors autour de moi.
On ne pouvait pas appeler ca une place, non. La pensée qui me vient était que je me trouvait a ce qui a la ville etait ce que la clairiere est a la foret. Cela ne voulait bien ur rien dire. Objectivement, il s'agissait d'un elargissement de la chaussée qui formait un rectangle de 5 metres sur 10 entre les maisons. Si on pouvait appeler ca des maisons ! J'étais dans ce qu'on appelait un quartier "pauvre" ou "proletaire". Les maisons etaient en ruine, la plupart n'avaient ni volets ni portes, parfois même pas tuiles, et plusieurs familles, nombreuses, s'entassaient dedans. Ces lieux étaent des cloaques de maladies et de resignation. Ces gens là mendiaient volaient, ou potageaient dans de petits pot de fleur de quoi se nourrir a peine. Ils étaient des boucs emissaires, la proie des uns des autres, des vestiges abandonnés et rejetés. Je vis un gamin, la seule personne presente a part moi, qui me regardait d'un air curieux. Une megere avec un tablier sortit de la maison, m'offrit son regard el plus suspicieux et menacant, et tira son gamin par la peau du cou jusqu'hors de ma vue.
Les gens d'ici avaient peur. De quoi?
La seconde chose que je vit fut une fontaine manuelle sur laquelle je me jetais avidement, buvant l'ondée glacée, douloureuse et bienfaisante.
La troisieme chose que je vis fut une maison trop ruinée pour etre habitée. Une grande partie de la facade de devant était écroulée, et un trou presque rond se laissait voir a celui de derriere, debouchant dans une autre ruelle vide et terne. Elle etait bordée par deux maisons retapées avec des materiaux de fortune, sans doute ce qui lui permetait encore de tenir debout. Le premier etage n'avait plus de mur, et quaisment plus de sol. Ce qui en restait formait trois ou quatre plate-forme suspendue, par lesquelles on aurait pu eventuellement acceder aux autres toits, si l'on etait assez sportif. Le sol du rez de chausée etait impeccable, ce qui laisait supposer une cave habitable.
Les caves etaient rarement habitées, car trop humide, apte a recevoir la vermine, et parfois par pure superstition.
Je crois que j'avais trouvé ou loger.
Avant de m'avancer, je verifiais si nul boucher, bonne femme ou, pire, gardes ne se trouvait derriere moi...