La porte s'ouvrit à la volée dans un craquement sourd. Je me réveillai en sursaut et me redressai sur mon lit, face à celle ci. Une forme se rua sur moi et se mit à me secouer.
" Espèce de vil paresseux ! Tu crois que je te paye pour que tu passes ta journée à dormir ! "
Cette voix m'était bien familière, c'était celle de mon patron, le propriétaire de l'exploitation agricole dans laquelle je travaillais. Et à en juger par sa façon de me saluer, je devais être un tantinet en retard. Avant que je n'eus le temps de répondre quoi que ce soit, il me tira du lit et me jeta au sol en hurlant. Après un rapide sermon dans lequel il menaça de me virer, il repartit aussi vite qu'il était arrivé en claquant la porte. Je me relevais, complètement sonné par cette avalanche de bruits si tôt le matin et enfilais ma tenue de travail. Je me frottai les yeux puis descendis dans la salle commune.
C'était une pièce assez grande avec deux larges fenêtres sans vitre. Elle contenait une vieille armoire, une table et quelques chaises. Sur l'une d'elle, était assis le patron qui me lança un regard noir lorsqu'il me vit. Je le saluai et sortis rapidement dans la cours. Celle-ci était entourée de trois bâtiments. Celui dont je venais de sortir qui faisait office de dortoir et de salle commune pour les ouvriers, un autre à ma droite qui était la maison du chef, et le dernier en face qui était un ancien hangar mais qui servait à présent à garder le bétail. Toute la propriété était entourée d'un palissade en bois protégeant des éventuels pillards. Je me dirigeais vers les champs, une faux en main. C'était la période des moissons.
Je me mis rapidement au travail afin de rattraper mon retard. A mes cotés, une douzaine d'ouvriers faisait de même, fauchant le blé avec énergie. Quatre gardes armées nous surveillaient, non qu'ils craignaient que l'un d'entre nous s'enfuit, mais avec les récoltes, notre exploitation devenait un cible de choix pour les brigands et autres maraudeurs du désert. Et il ne valait mieux pas prendre de risques inconsidérés.
Je bossais dans cette ferme depuis quatre ans déjà, j'avais été embauché à l'âge de 15 ans. Le patron m'avait trouvé à moitié mort dans les ruines de Yourq, alors qu'il allait vendre son grain en ville. Dans un excès de pitié, il m'avait pris avec lui et ramené ici. En fait, ça lui faisait surtout un ouvrier qu'il n'était pas obligé de payer, pas au début du moins. Néanmoins, a mes 18 ans, j'avais obtenu le droit à un salaire. Médiocre, mais c'était déjà beaucoup de sa part. Même si ce n'était qu'un connard qui ne pensait qu'au fric, je lui ai toujours était reconnaissant de m'avoir sauvé la vie. Et puis, ce job n'était pas une mauvaise chose. Grâce à lui, j'avais un toit ou passer la nuit et un repas par jour. Ainsi que quelques caps, la monnaie ayant disparue, les capsules de bouteille l'avait remplacé afin d'éviter le troc, à la fin de chaque mois. Un paquet de gens donnerait tout ce qu'ils ont pour avoir ma vie. De plus, les campagnes désertiques étaient toujours moins dangereuses que les grandes villes. Certes, il y avait des radscorpions, des rats géants, ainsi que quelques pillards, mais la menace était faible. Dans les grandes cités en ruines, les goules toujours à la recherche de nourriture et les gangs constituaient un danger permanent et mortel à coup sûr.
( suite demain* )
*'fin, quand j'aurai le temps